22/08/2021
Tarzanide n° 511
Afghanistan ! … L’Afghanistan ? Tous les jours, ces temps ci, votre TV vous en parle. Ce qui me rappelle que mes parents tout comme mes voisins pendant que j’étais gosse, ne disposaient pas d’une télévision à domicile. La première fois que je me trouvai devant le spectacle d’une « étrange lucarne » ce fut dans l’appartement d’un de mes cousins dont la fille aînée avait pour grand-mère la sœur de mon grand-père paternel. L’immeuble montluçonnais se dressait Quai Louis Blanc et s’y dresse toujours mais identifié Résidence Tourneau.
- Et quel rapport avec l’Afghanistan, dites donc ?
- Aucun. Sauf pendant les moments où je tournais les pages du magazine L’INTRÉPIDE de l’année 1952. J’y regardais une série : La Course Au Milliard.
Le scénario signé du pseudonyme Montaubert était agrémenté en images par Cazanave Raymond lequel de Raymond Cazanave venait de renforcer sa réputation de « dessinateur de petits mickeys » en illustrant le Vampire des Caraïbes pour l’hebdomadaire COQ HARDI.
La Course Au Milliard met en concurrence pour l’obtention d’un héritage quatre personnages principaux : Madame Lagoutte, bourgeoise, et sa fille Josette (Oui, en France les demoiselles se prénommaient Josette ou Madeleine, Anne-Marie ou Marie-France mais pas Sabrina ni Fatou) toutes deux accompagnées de Luc et sans cesse menacées de mort par l’affreux Roberts, fourbe s’il en est.
Cette longue longue aventurlure à sa source dans les romans européens du XIXe siècle dont le prototype semble avoir été Le Tour Du Monde en 80 jours rédigé par Jules Verne que j’ai peu lu. Cependant avant de parvenir à Kaboul, nos personnages devront échapper à des pillards : Les Kodernatts. J’ai vainement cherché à m’informer sur ces tribus d’un autre âge : Je n’ai guère rencontré qu’une appellation identique faisant allusion à une danse érotique que votre sœur n’a sûrement jamais dansée.
L’illustration ci-dessus nous montre Luc risquant sa vie pour délivrer une jeune veuve que les mœurs de l’hindouisme condamnaient à être brûlée vive pour accompagner défunt son mari auprès du Bouddha, celui ci toujours assis en tailleur, le ventre en guise d’auréole autour du nombril.
Je ne me souviens plus si nos professeurs des Beaux-Arts nous apprirent que les teintes bleues d’origine Lapis Lazuli dont Michel Ange se servit pour badigeonner le plafond de la Sixtine provenait de l’Afghanistan. Et si je me rappelle cette ancienne pratique à fresque c’est pour ne pas terminer sur une couleur trop rouge, trop sanglante sur l’histoire d’un pays redevenu le pays des Talibans religieux fanatiques.
Il y a une constante dans La Course Au Milliard : l’ingratitude incessante de Madame Lagoutte envers son neveu Luc.
Doc Jivaro
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15/08/2021
Tarzanide n° 510
Petit bout d'la queue du chat (Frères Jacques)
- C’est quoi ce machin ?
- C’est … Tu ne vas pas me croire : c’est la gueule du monstre du Loch Ness. La photo date de 1930. La preuve irréfutable, définitive de l’existence réelle du seul dinosaure survivant.
Une créature préhistorique dans un des lacs de l’Écosse. Un phénomène antidiluvien qui …
- Tu veux dire antédiluvien, pas anti.
- Si tu veux. En tout cas un tel plésiosaure seul rescapé ne peut qu’exciter l’imagination des romanciers et des affabulateurs et ça jusque dans le monde de la BD. C’est pourquoi pendant ma scolarité et dans l’hebdomadaire DONALD je me trouvais confronté à une créature fantastique. C’était dans les aventurlures de Luc Bradefer, un personnage américain dont le nom véritable : Brick Bradford était francisé pour l’édition distribuée par Opéra Mundi chez nous. Appréciez donc ci-dessous la première apparition d’une des variantes du Monstre du Loch Ness dans le numéro 153 de 1950 du magazine Donald.
Au cours de l’enquête conduite par Luc Bradefer le dragon des profondeurs aquatiques se révélera être une sorte d’escargot gigantesque qu’il faudra détruire à coups d’explosif.
Si vous aimez les histoires fantastiques ou les aventures de science fiction Doc Jivaro vous conseille de vous brancher sur la Chaîne Drive in Movie Channel qui nous offre toute une panoplie de navets et de nanars cinématographiques du genre : crabes géants, sangsues colossales, planètes fantômes et autres morts-vivants. J’ai même récemment suivi les exploits d’un catcheur masqué surnommé Le Masque Bleu qui renvoie dans le monde d’outre-tombe un vampire qui hypnotise de jolies filles pour les violer avant de les carboniser dans les feux de l’enfer. Ce film presque sans dialogues présente un intérêt pour notre mémoire : nous remontrer d’anciennes séquences des années 1959-1960 relatives aux matchs de catch que la TV nous présentait le vendredi soir et qui exhibait un « Ange Blanc » pour champion. C’était aussi l’époque d’un « Bourreau de Béthune », lutteur professionnel avant d’être l’un des gardes du corps de Jean-Marie Le Pen (m’a t’on dit sans m’en apporter la preuve).
Allons ! Même sans existence réelle le prétendu dragon du Loch Ness favorise un bon commerce populaire : le tourisme. Pensez y pour les quinze jours qui vous restent de ce mois d’août 2021.
Doc Jivaro
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27/07/2021
Tarzanide n° 508
TOKIO OLYMPIQUES 2021
Il faut le dire, l’avouer même : dans le pays de De Gaulle et Pétain la Bande Dessinée ne s’est jamais vraiment préoccupée de choisir les évènements sportifs comme sujets de ses scénarios. Toutefois, pendant l’année 1958 l’éditeur ARTIMA fait paraître le titre OLYMPIC, un mensuel de 32 pages qui s’étendra sur une durée de 42 numéros.
Recueil OLYMPIC numéro 1 à 6. Doc Jivaro présente ici la dernière page du n° 1 suivit de la première page du n° 2.
« Je ne reconnais pas les dessinateurs habituels » me disait Michel, un enfant d’à côté. Et il avait raison ! Moi, en 1958, je ne lisais pour ainsi dire plus de bandes dessinées. Aussi me sembla t’il que le contenu de cet OLYMPIC était de provenance anglaise donc ce inhabituel chez ARTIMA dont nous connaissions les Bob Dan, Cioran, Leguay, Mellies, Gosselin, etc, etc. Quant à cet enfant d’à côté j’allais bientôt lui faire cadeau de toute une armée dont j’avais été le seul commandant en chef : ma collection d’une centaine de petits soldats de plomb.
Un de nos plus grands créateurs de BD fit pourtant exception par contraste d’avec notre désintérêt général des sports dans nos illustrés destinés à la jeunesse : C’était PELLOS. Non seulement il illustra très tôt des rubriques sportives mais beaucoup de ses personnages vivent des aventures dépendantes de la boxe, du cyclisme, du ski, du foot sans oublier cette caricature des acrobaties et des grimaces sportives qu’est le catch.
Extrait de Zorro 4e trimestre 1950
En 1939 et pour le grand hebdo JUNIOR des Frères Offenstald, PELLOS inventa un sportif de haut niveau qu’il fera recruter par l’armée française : Jean-Jacques Ardent. Ce champion suit une préparation intensive pour affronter un formidable homme préhistorique recréé par un savant fou (encore un!) : le Docteur Mackenvicht. Jean-Jacques s’entraîne à la natation conseillé par un certain Johnny Weissmuller, celui-ci authentique médaille d’or du 100 mètres.
Extrait de Junior n° 160, avril 1939
Doc Jivaro
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22/07/2021
Tarzanide n° 507
KAAMELOTT
Étant né en décembre 1942 et pas dans une famille de lettrés, je n’entendis parler d’un roi Arthur et de sa cité forteresse que sur les pages d’un hebdromadaire de BD en 1939. C’était HOP LA !
Le fils du dernier maréchal ferrant dans le bourg de Chenérailles en Creuse disposait d’au moins une centaine de journaux illustrés parmi lesquels il me laissait choisir. La série PRINCE VAILLANT signée de Foster polarisait mon attention. Dans le numéro 95 du 1er octobre 1939 l’adolescent PRINCE VAILLANT faisait une entrée fracassante en présence du Roi Arthur, celui-ci flanqué du magicien Merlin. Rien à voir avec l’actuel film venu du festival de Cames année 2021, film par lequel Camelot est orthographié Kaamelott. Je n’ai pas suivi les épisodes TV et n’irai pas non plus voir leur suite filmée constituée, dit-on, d’une parodie de la légende arthurienne. Comme si une légende n’était pas déjà une parodie !
Dans ce même numéro HOP LA ! de 1939 le nombre de pages est réduit à huit au lieu des douze habituelles. Une réduction due à l’entrée en guerre française contre l’Allemagne. A cet instant le jeune dessinateur Souriau, premier illustrateur français des aventures de TARZAN, est « rappelé sous les drapeaux ». C’est alors qu’une certaine Fiora le remplace, dessinant de façon naïve le personnage TARZAN pour l'épisode où le seigneur de la jungle apparaît comme un chevalier croisé que l’on pourrait imaginé venu de la Table Ronde du palais de Camelot.
Hop-Là ! , 15 octobre 1939
Étant gamin j’imaginais le Roi Arthur roi légendaire de Bretagne, chez nous. Ce n’est que plus tard que j’appris qu’il régnait en Angleterre, au Sud du fameux mur que construisirent les Centurions romains de Hadrien. Pas une camelote ce mur !
Doc Jivaro
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20/07/2021
Tarzanide n° 506
GARE AU GORILLE !
Si nos vieux collectionneurs de BD anciennes admirent le rôle essentiel d’un MARIJAC dans la Bédé française au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, plus rares sont ceux qui savent que le créateur de COQ HARDI s’inspira parfois de faits réels vécus par les maquisards de notre pays. D’autant que le même MARIJAC connut bien un authentique résistant gaulliste : PONCHARDIER.
Oui ! ce n’est pas une blague : Ponchardier est le créateur d’un héros de série noire : Le Gorille. Et c’est un souvenir pour Doc Jivaro d’avoir vu dans un cinéma de Bourges en 1958 la tête de Lino Ventura entre deux épaules massives dans le film : Le Gorille vous salue bien.
C’est Ponchardier qui aida Marijac à obtenir les lots de papier nécessaires à la parution régulière de l’illustré COQ HARDI, lequel fut d’abord imprimé sur quatre pages et publié tous les dix jours avant de réussir, à partir de 1946, une diffusion sur huit pages dont quatre en quadrichromie.
Ponchardier n’était pas le seul dont les réussites guerrières pouvaient être adaptées à certains aspects des bandes dessinées signées de Marijac. Il y eut aussi certains faits réussis par Dupontel, tel celui publié sous le titre Colonel X dans le numéro du 19 janvier 1950 et dessiné par Mathelot.
Ces mêmes vieux collectionneurs ont appris depuis longtemps qu’un certain Jacques Chirac pendant son enfance appartenait à la Tribu des Coqs Hardis fondée par Marijac et son spécialiste aux Affaires Indiennes appelé Joë Hamman. Mais on raconte moins que Wolinski se frotta lui aussi contre l’un des totems de Coq Hardi. Oui, vous savez bien : ce Wolinski qui caricaturait salement le soldat Le Pen pour sois-disant préserver les musulmans contre le « fascisme » et qui, nigaud politique, se fit finalement mitrailler par de jeunes musulmans.
Ainsi va le monde réel.
Doc Jivaro
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14/07/2021
Tarzanide n° 505
Citoyen JEANTET
Encore publiée en 1955 dans le journal BD communiste VAILLANT la rubrique politique CITOYEN JEANTET cumulait diverses interprétations relatives aux évènements révolutionnaires survenus à partir de 1789. Toutes n’avaient qu’un seul but : faire croire aux enfants, en particulier ceux venus de la classe populaire, que toute l’Histoire de France passée conduisait de façon rationnelle à une prise de pouvoir politique totalitaire par le seul Parti Communiste alors Stalinien.
Mais peut-être croyez vous que tout débat politique était et est encore interdit dans les journaux pour enfants en France. Auquel cas vous n’étiez pas écolier lorsque Maurice Thorez promettait d’ouvrir les portes de Paris à l’arrivée de l’armée soviétique et que l’illustré VAILLANT éditait « Fils de Chine », une apologie de Mao Tsé-Toung.
« Le Citoyen Jeantet » est écrit par un certain Pierre Castex sans que je me donne la peine de savoir si oui ou non ce PIERRE était apparenté à notre Premier Ministre actuel Jean Castex. Mais parmi les exploits révolutionnaires le Pierre Castex du Parti a-t-il raconté l’assassinat de la Princesse de Lamballe par un groupe de Citoyens Jeantet, celle-ci finalement décapitée puis coupée en morceaux sur lesquels urinaient et se masturbaient les ancêtres politiques des rédacteurs de l’HUMANITE ?
Mais le plus malin, récemment et à propos du bicentenaire du 14 JUILLET 1789 ce fut le camarade Mitterrand : sur l’un des quais de la station de métro Bastille il fit réaliser une imagerie célébrant non pas 1789 mais 1830 et ses dites « Trois Glorieuses ».
Nous parlerons prochainement - plus en détail – de ce Citoyen Jeantet longtemps présent sur une des pages de l’hebdomadaire VAILLANT « Le Journal le plus captivant », lequel utilisait parfois des gamins et des gamines pour se commercialiser en recrutant de nouveaux lecteurs et lectrices.
Doc Jivaro
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